Subir une humiliation complète.

Déjeunez_425.jpg

Ceux qui boivent du vin (avec modération, bien sûr), savent qu’au fond des bouteilles, on peut trouver un dépôt spécifique des boissons fermentées, la lie.
Si une bouteille est bue jusqu’à la lie, c’est donc qu’elle a été complètement vidée.

Ceux (et certains font aussi partie de la catégorie précédente) qui aiment passer une partie de leur dimanche matin à l’église, savent que le calice est cette coupe, ce récipient dans lequel le curé verse le vin de messe qu’il se fait ensuite un devoir de consommer intégralement ; donc jusqu’à la lie, si jamais il en a versé un peu avec le précieux liquide.

L’image de la complétude est ainsi facile à comprendre. Mais pourquoi cette notion de souffrance ou d’humiliation ?

Dans la langue de l’Église, le mot ‘calice’ (qui vient du latin ‘calix’ et désignait une coupe, un vase à boire) désignait la Passion[1] ou le sang du Christ.
Mais surtout, il représentait aussi la colère de Dieu, un châtiment déjà pénible à subir, comme chacun le sait, mais qui devenait réellement insupportable s’il fallait en plus le « vider jusqu’à la lie ».

Au milieu du XVIIe siècle, par extension, le calice désignait une épreuve cruelle. Et de là est née l’expression à la fin du même siècle.

Voilà ce qu’évoque pour nous l’invitation reçue cette semaine pour le petit déjeuner royal (vu son prix payé par la commune) le 1er septembre prochain.

Le document reproduit partiellement ci-dessus est une invitation officielle émanant de la commune des Fourons. Elle est donc adressée en néerlandais et en français à tous les habitants des Fourons. 

La population francophone n’apprécie évidemment pas du tout cette évocation de l’annexion à la Flandre. Annexion qui lui a valu 50 années d’injustices et de brimades de toutes sortes.


[1] Dans le sens de « supplice subi pour le rachat de l’Humanité ».