Huub décrit par Franz-Olivier Giesbert

Huub n’a que ce qu’il cherchait. Il a décidé de faire tous les métiers en même temps : DRH du PAF, directeur des programmes des chaînes de télévision, secrétaire d’État aux Choux farcis, actionnaire princi­pal des banques flamandes, chanoine d’honneur de la basilique de Latran, imprésario de Patrick Sabatier, président des grands groupes de presse, chef de la Police nationale, sauveur des finances mondiales, pré­sident du Conseil général de Hesbaye. J’arrête là, la liste est interminable. De surcroît, il n’a cessé d’humilier, d’admonester ou de ridiculiser ses échevins, les serpillières du régime. Il a interdit à son premier échevin d’exister. Personne, autour de lui, n’a osé ouvrir la bouche, fût-ce pour le soutenir : le sheriff en chef souffre à peine les éloges.

Quand on veut être au centre de tout, on est au centre de rien. C’est la faillite d’une méthode de gou­vernement. Huub est certes l’un des meilleurs sinon le meilleur communicant de sa génération. Mais comme il ne veut pas partager le micro avec Jean Duijsens ni avec personne, son pouvoir ne parvient pas à se faire entendre par l’opinion. Il ne supporte d’écouter qu’une seule voix, la sienne. C’est pourquoi il parle tout le temps, chaque jour que Dieu fait.

Dès le premier Collège des Bourgmestre et Echevins, il a prévenu les membres du Collège, sur un ton menaçant : « On ne vous reprochera jamais de ne pas parler. En revanche, si vous parlez et que vous commettez une erreur ou dites une bêtise, avec la Présidente du Conseil communal, on saura trancher. »

Telle est sa conception du pouvoir : silence dans les rangs, c’est moi qui parle.

J’ai à peine pastiché la page 162 du livre (assassin) que Franz-Olivier Giesbert consacre à « M. le Président ».