L’illustre justice de Tongres

La ville la plus ancienne de Belgique ne s’illustre pas par les jugements rendus dans ses murs. Il y avait déjà ce juge tongrois qui avait estimé qu’il n’était pas "politiquement opportun" de poursuivre un certain Hubert Broers pour un faux en écriture. Il y a pire encore maintenant.

 victime_de_Valentin

Voici ce que raconte Philippe Leruth sur son blog à ce sujet: Le jugement ahurissant rendu, lundi (5 mai 2008), par le tribunal correctionnel de Tongres, dans l’affaire, déjà évoquée sur ce blog, des coups et blessures infligés, le 9 juin 2001, à un cameraman de RTL-TVI, à Fourons, jette, lui, une forme de discrédit sur l’institution judiciaire.

Certes, la culpabilité de Valentin Theunissen est affirmée, par le biais de la suspension du prononcé dont il bénéficie. L’homme s’est donc bel et bien rendu coupable d’une atteinte à la liberté de la presse, le jour des faits. On pourrait le croire du moins. Si ce n’est que… le juge tongrois dénie la qualité de journaliste au cameraman [Xavier Gonay], qui, à l’en croire, s’est comporté le jour des faits «en macho désireux de faire l’actualité à tout prix, se coulant dans le rôle de metteur en scène d’une mauvaise série télévisée» (sic). Le cameraman se serait aussi rangé dans le camp des manifestants, dérogeant à son devoir d’informer. La réaction de son agresseur est donc «compréhensible et excusable». D’autant, rappelle le juge, que les installations du club de football dont il est propriétaire avaient fait l’objet de déprédations, quelques jours auparavant. Déprédations auxquelles le cameraman était évidemment étranger mais qu’importe!

Quant aux blessures à la tête qu’il a subies le jour des faits, elles pourraient, dit le juge, avoir été provoquées par des cailloux jetés par des manifestants. Cailloux qui, on le suppose, auront miraculeusement atterri sur le crâne du cameraman juste au moment où le bâton tenu par son agresseur le touchait. Et exactement au même endroit!