La commune des Fourons encore « retoquée »

Cet été, la commune des Fourons a engagé un assistant technique temporaire sans l’avoir soumis à un examen linguistique prouvant sa connaissance élémentaire de la deuxième langue.

Le conseiller communal Benoît Houbiers avait noté dans le dossier soumis au Collège des Bourgmestre et Échevins que le candidat possédait un permis B et qu’il pouvait donc se rendre seul sur place lorsqu’il y avait un incident. Cela signifiait clairement qu’il pouvait être en contact avec le public. La commune a en effet souvent utilisé un tel argument (pas de contact avec le public) pour éviter l’examen linguistique.

Comme vous pourrez le lire dans le dossier, la Commission permanente de Contrôle linguistique a confirmé que la commune aurait dû organiser un examen linguistique sur la connaissance élémentaire du français en vue de l’engagement d’un assistant technique même si cet engagement était à titre temporaire et elle devait en informer la CPCL afin qu’elle puisse exercer un contrôle sur le déroulement de cet examen.

Dossier C.P.C.L. n° 52.262.

Une réponse à un commentaire désobligeant du bourgmestre

Le bourgmestre, répondant à l’opposition qui demandait que la vacance de l’emploi de directeur général soit également publiée dans un organe de presse en français, avait cru nécessaire de faire le commentaire ci-dessus. Philippe Leruth en a fait écho dans son journal du 18 juillet 2020.

Alors que la jurisprudence de la Commission permanente de Contrôle linguistique doit être bien connue à l’administration communale des Fourons, le bourgmestre a encore cru nécessaire d’écrire à ladite Commission: « Nous ne trouvons nulle part une obligation de publier également dans un quotidien francophone. La commune est libre de publier où elle le souhaite (…)« 

La Commission permanente de Contrôle linguistique a remis les point sur les « i »: « Toutes les publications de la commune de Fourons, relatives à des recrutements sont des communications au public. En vertu de l’article 11, § 2, alinéa 2 LLC, celles-ci doivent être rédigées en français et en néerlandais.« 

Et elle ajoute : « Dès lors qu’il y a eu une publication dans trois quotidiens néerlandophones pour cette procédure de recrutement, il y aurait dû avoir également une publication dans des quotidiens francophone pour cette procédure.« 

Dossier C.P.C.L.

L’affiche en français doit être rédigée entièrement en français

Exemple d’affiche d’une enquête publique pour une demande de permis d’environnement

Une plainte a été déposée parce que la publication d’une enquête publique d’une demande de permis d’environnement rédigée en français mais contenait les mentions en néerlandais « Voeren » et « Remersdaal-Dorp » pour l’adresse de la demanderesse.

La Commission permanente de Contrôle linguistique a confirmé que, conformément à l’article 11, § 2, alinéa 2 des lois linguistiques coordonnées, dans les communes de la frontière linguistique, les avis et les communications au public (et c’est bien le cas de cette affiche ou de la publication équivalente sur le site internet de la commune) sont rédigés en français et en néerlandais.

Dès lors, écrit la Commission, dans la publication en langue française, c’est les noms « Fourons » et « Rémersdael-Village » qui auraient dû être utilisés et non « Voeren » et « Remersdaal-Dorp« .

Dossier CPCL n° 52.253

La commune doit délivrer un ticket de caisse en français

Malgré ma demande pour obtenir un ticket de caisse en français, j’ai reçu ce ticket de caisse le 21 mars 2019.

Un ticket de caisse constitue un rapport avec un particulier au sens des lois sur l’emploi des langues en matière administrative.

Par lettre du 17 mai (voir dossier), le bourgmestre a tenté de justifier une position que la Commission permanente de Contrôle linguistique a rejetée. Et le bourgmestre insiste: « D’après moi, cela n’est pas le cas et ce point de vue restera celui de la commune« . Ce ne sera donc pas Broers qui appliquera loyalement les lois linguistiques.

L’article 12, alinéa 3 des lois linguistiques coordonnées dispose que dans les communes de la frontière linguistique les services s’adressent aux particuliers dans celle des deux langues – le français ou le néerlandais – dont ils ont fait usage ou demandé l’emploi.

Dossier n° 51.099 de la C.P.C.L.

FLUVIUS doit communiquer dans les deux langues

Les habitants des Fourons ont reçu ce document uniquement en néerlandais.

Interrogée par la Commission permanente de Contrôle linguistique, FLUVIUS a tenté de se justifier en écrivant que Fluvius System Operator est établi à la Belle et que la langue néerlandaise doit être utilisée pour l’envoi des avis et communications.

La Commission permanente de Contrôle linguistique rappelle que Fluvius est une intercommunale soumise aux lois sur l’emploi des langues en matière administrative.

Tant les cartes qui informent le public du nouveau nom de FLUVIUS que le formulaire de contact sur le site Internet auraient dû être rédigées dans les deux langues avec priorité au néerlandais.

Dossier: 51.102 de la C.P.C.L.

Le formulaire pour le renouvellement du permis de chasse et le permis de chasse en français

La plainte porte sur le fait que le formulaire permettant le renouvellement du permis de chasse, ainsi que le permis de chasse lui-même n’est plus disponible en français alors qu’il l’était auparavant.

La CPCL à interpellé Madame Joke Schauvliege, Ministre flamande de l’Environnement, de la Nature et de l’Agriculture concernant ces faits. Elle nous répond ce qui suit : « Les habitants de la commune de la frontière linguistique de Fourons peuvent obtenir une traduction certifiée exacte, valant expédition ou copie conforme du permis de chasse et ce, sans frais supplémentaires et sans justifier leur demande. Pour l’obtenir, l’habitant concerné doit adresser sa demande au commissaire d’arrondissement compétent des affaires de chasse de la province du Limbourg. ‘L’Agenstchap voor Natuur en Bos’ se charge ensuite de la traduction. »

En application de l’article 36, §2 de la loi ordinaire du 9 août 1980 de réformes institutionnelles, dans les communes à régime linguistique spécial de leur circonscription, les services visés au §1 er sont soumis au régime linguistique imposé par les LLC, aux services locaux de ces communes, pour les avis, communications et formulaire destinés au public, pour les rapport avec les particuliers et pour la rédaction d’actes, certificats, déclarations et autorisations.

Concernant le formulaire de demande de permis de chasse :

Pour une commune de la frontière linguistique, telle que Fourons, l’article 11, § 2, al. 2 des LLC, prescrit que les avis, les communications et les formulaires destinés au public doivent être rédigés en français et néerlandais. Cependant, les formulaires doivent, quant à eux, être établis exclusivement dans la langue de la région, en l’occurrence le néerlandais. En effet, l’arrêt 14.241 du 12 août 1970 du Conseil d’Etat a annulé l’article 11, § 2, al. 2 des LLC en ce qu’il concerne les formulaires. La jurisprudence de la CPCL considère qu’un formulaire qui est demandé par un particulier qui désire le recevoir dans sa langue acquiert la nature d’un rapport entre le service public et le particulier (dans le même sens voir l’avis 46.085 du 21 novembre 2014 et aussi les avis 26.017 du 1 er décembre 1994, 27.051 du 4 mai 1995, 27.064 du 11 mai 1995, 29.074 du 10 juillet 1997, 30.047 du 18 juin 1998 et 31.224 du 9 novembre 2000).

Dans le cas présent, le formulaire demandé par le plaignant doit dès lors être considéré comme un rapport avec un particulier, et doit être établi dans la langue de ce particulier, à savoir en français, en application des dispositions de l’article 12, alinéa 3 des LLC.

En conséquence, une solution technique doit être trouvée pour permettre aux usagers francophones domiciliés dans les communes à régimes spéciales de pouvoir remplir ou recevoir en français leur formulaire de demande de permis (voir dans le même sens : avis n°43.159 du 29 juin 2012, 48.031 du 11 mars 2016). De même, le dit formulaire doit être disponible en français pour les francophones domiciliés dans les communes à régimes linguistiques spéciales auprès du Commissaire d’arrondissement.

Concernant le permis de chasse en lui-même :

Selon l’article 14, § 2, b) des LLC, le certificat est rédigé, selon le désir de l’intéressé, en français ou en néerlandais, quand le service est établi dans une commune de la frontière linguistique.

Concernant le permis de chasse en lui-même, il doit être délivré en français, et ce uniquement pour les particuliers francophones habitant une commune à régime linguistique spéciale et il ne peut pas être recouru à la procédure de la traduction certifiée, valant expédition ou copie conforme ainsi que vous le mentionnez dans votre courrier du 15 mars 2016.

La CPCL considère la plainte, et ce sur les deux points susmentionnés, comme étant recevable et fondée.

(avis 47.248 du 10 juin 2016)

Dossier n° 50.447 de la C.P.C.L.: le gouverneur doit répondre en français.

Herman REYNDERS, Gouverneur de la Province du Limbourg (photo: limburg.be)

Interrogé par la Commission permanente de Contrôle linguistique, le Gouverneur reconnaît que, en introduisant sa plainte en français, on peut supposer que la personne concernée a fait connaître sa préférence linguistique…

Le plaignant s’était adressé au Gouverneur en français. « La réponse aurait dû être rédigée en français », conclut la Commission.

Avis n° 50.278 de la C.P.C.L.

Les points-noeuds se multiplient, mais ils doivent évidemment aussi respecter la législation linguistique et aux Fourons ils doivent être annoncés dans les deux langues.

C’est ce que la Commission permanente de Contrôle linguistique a confirmé dans son avis n° 50.278 du 9 novembre 2018.

Regionaal Landschap Haspengouw est une personne morale concessionnaire d’un service public ou chargée d’une mission qui dépasse les limites d’une entreprise privée et que la loi ou les pouvoirs publics leur ont confiée dans l’intérêt général. La commune des Fourons a autorisé cette association à placer des panneaux de signalisation sur la voie publique.

Le panneau en question doit donc être rédigé en néerlandais et en français.

Avis de la C.P.C.L.

Avis n° 50.136 de la C.P.CL.

Plainte a été déposée contre la commune des Fourons et l’association « Wereldmissiehulp » concernant les mentions unilingues néerlandaises sur les bulles destinées à la récolte de vêtements.

La commune n’a pas répondu aux questions que la Commission permanente de Contrôle linguistique lui a adressées le 3 avril 2018 et le 7 mai 2018.

La C.P.C.L. constate que l’a.s.b.l. Wereldmissiehulp n’est pas une personne morale concessionnaire d’un service public (comme l’est la Croix Rouge, par exemple) et ne tombe dès lors pas sous l’application des lois linguistiques en matière administrative.

Texte complet de l’avis de la C.P.C.L.

Publication du 2 octobre 2018.

Liste complète des avis de la Commission permanente de Contrôle linguistique.

Avis n° 49.144 de la C.P.C.L.

Plainte a été déposée le 20 mai 2017 parce que le service des routes du gouvernement flamand a placé un panneau avec l’indication «VLAANDEREN » uniquement en néerlandais à Hagelstein.

Le ministre Ben Weyts a répondu le 17 novembre 2017 à la Commission permanente de Contrôle linguistique, mais celle-ci n’a pas retenu les arguments du ministre !

Au contraire, elle a rappelé à l’Agence flamande des Routes et de la Circulation que, aux termes de l’article 11, § 2, des LLC, les avis et communications au public des communes de la frontière linguistique doivent en effet être établis en néerlandais et en français.

Texte de l’avis de la C.P.C.L.

Publié le 22 mars 2018

Mis à jour le 2 octobre 2018

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